Née en 1961
à Lausanne

Extraits du livre

A quoi ça te servira d’étudier?

«“A quoi ça te servira d’étudier, de toute façon tu finiras à l’usine…” Cette phrase désabusée de mon père a été un déclencheur, car je savais que je valais mieux que ça et que je voulais me réaliser professionnellement et intellectuellement.»

 

Maguy et l’école

Maguy ne peut pas aller au gymnase? Qu’à cela ne tienne, elle enchaîne les formations professionnelles. Son rêve était d’étudier le droit et de devenir juriste? Elle poursuit la route qu’elle s’est tracée, sans une plainte, avec reconnaissance. «J’ai fait un apprentissage d’employée de commerce à la justice de paix. Ensuite, je suis partie à Londres comme jeune fille au pair, j’ai appris l’anglais jusqu’à l’obtention du Proficiency. Pour me payer le billet d’avion jusqu’à Londres et retour, j’ai travaillé le soir et le weekend chez Wendy, l’ancêtre du MacDo.»

 

Maguy gagne son propre argent

«J’avais déjà l’habitude de gagner mon argent de poche: à treize ans, j’avais été engagée tout l’été au tea-room Le Pierrot – la gérante avait dû modifier mon année de naissance car travailler à cet âge était illégal. Gagner mon propre argent pour m’offrir un tourne-disque, des billets de concert ou des habits ne m’a jamais posé problème. Je n’attends rien de personne. C’est peut-être pour ça que je suis heureuse. Se plaindre n’est jamais une solution.»

 

Maguy part à Copenhague

 «Je n’étais pas effrayée le moins du monde par cette migration. Au contraire, elle m’a enrichie, je suis devenue une femme plus épanouie. Je pense que l’important est ce que l’on fait d’une situation, la manière de l’appréhender est essentielle. C’est peut-être dû à ma personnalité toujours positive, j’ai très vite décidé de sortir de chez moi, d’aller à la rencontre des autres. Ce que je vivais était tout simplement incroyable, moi, la fille de migrant, je migrais à mon tour vers le Nord, comme ma mère l’avait fait 47 ans plus tôt.»

 

Maguy et sa mère

«Ma mère a beaucoup d’admiration pour moi, pour ce que j’ai réussi. On se ressemble, on est toutes les deux travailleuses, on s’implique dans ce qu’on fait. Anna a été une grand-maman très présente, très aimante aussi. Elle gardait les enfants quand nous sortions le soir ou le week-end; elle préférait venir chez nous, c’était plus simple pour coucher les enfants. Si j’étais malade, elle disait à son employeur: “Aujourd’hui et demain, je prends congé, je dois m’occuper de mes petits-enfants.” Son travail était important, mais ses petits-enfants ont toujours passés avant.»

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